Avant d’organisez votre séminaire au Havre voici une ville rassemblant une population qui, peu à peu définit son identité : à travers son histoire, et son environnement géographique. C’est aussi dans son architecture qu’une ville trouve cette identité.
Le Havre célèbre en 2017 ses 500 ans, voyage dans le temps et l’espace d’une cité plus que jamais ouverte sur l’extérieur.
L’architecture d’une ville d’hier à aujourd’hui
La destinée de ce qui sera Le Havre était celle de la mer, de l’océan et la conquête de terres lointaines au-delà d’un horizon peuplé de mille créatures étranges et redoutées. La ville naissait autour de son port.
Le Havre – XVIème siècle
Un projet d’urbanisme est confié par François Ier à un architecte italien, Girolamo Bellarmato. Le style italien se faisait une place de choix dans l’art français du XVIème siècle. Il conçoit un premier quartier qui prendra le nom de quartier Saint-François. Quelques années plus tard (1551) se dresse la paroisse… Saint-François, selon des plans orthogonaux et des dimensions rigoureuses.
Bientôt, c’est un établissement hospitalier qui voit le jour : l’Hôtel Dieu, qui fonctionne au cours de la deuxième moitié du siècle. Un second établissement émerge, avec la charge de Recevoir en Normandie… les malades et les contagieux.
Si l’emplacement du port semblait judicieusement choisi, le site de ce havre n’avait aucune des vertus qui puissent attirer ou retenir les hommes, notamment en raison des nombreux marécages qui ceinturaient le site.
Une intéressante initiative revient à un dénommé Chillou qui avait compris qu’un port ne pouvait être pérennisé sans un établissement susceptible d’accueillir, infrastructures et populations intervenant dans les fonctions portuaires.
Il fallait bâtir au plus vite les habitats, concevoir les espaces pour les hommes d’Affaires. Les équipes de Chillou se livrèrent à une véritable promotion immobilière. Les candidats étaient cependant peu nombreux. En effet la ville de Rouen considérée comme essentielle et suffisante, jouissait déjà d’un patrimoine historique fort.
Le Havre – XVIIème siècle
Sous le règne de Louis XIV, une grande partie de la cité servira d’arsenal (vers 1670). En effet, c’est au début du XVIIème siècle que la seconde vocation du Havre voit le jour : celle de devenir forteresse de l’estuaire.
Une première modernisation est mise en chantier sous le Cardinal de Richelieu, gouverneur de la ville en 1625-1626. On construit une forteresse, des remparts, des bastions. La soldatesque pouvait loger dans cette citadelle dotée de 250 chambres contenant une quinzaine d’hommes chacune.
Le port du Havre – XIXème siècle
La troisième époque du Havre se situe pendant la Révolution Industrielle. Au cours des années 1840-1845, les havrais assistent quotidiennement à un incessant balais de bateaux à vapeurs. Des chantiers de constructions navales se développent un peu partout.
Mais c’est avec le chemin de fer que le désenclavement de la ville sera possible sous la houlette de l’empereur Napoléon III, véritable promoteur de la Normandie.
En 1854-1855, les fossés entourant la ville sont comblés, les docks sont également édifiés. Jusqu’à la Première Guerre Mondiale, Le Havre reste le premier port importateur de café.
La période 1850-1914 constitue l’âge d’or du Havre.
A l’exception de quelques années de contraction à cause de la guerre de sécession aux Etats-Unis, l’activité commerciale explose et la ville s’embellit de constructions édilitaires (grands boulevards, hôtel-de-ville, palais de justice, nouvelle bourse).
Le Havre est un point de départ pour les candidats à l’émigration. Les voyages transatlantiques deviennent fréquents dans la deuxième moitié du XIXème siècle.
Juste avant-guerre (1914) sur les 750 000 passagers (environ) qui transitent par Le Havre, 150 000 voguent vers les États-Unis. C’est le début de l’ère des paquebots qui feront toute la fierté des Havrais.
Depuis les années 1830-1840, Le Havre est une destination balnéaire fréquentée par les Parisiens. La création des bains maritimes date de cette période. C’est en 1890 que le boulevard maritime est construit, dominé par la villa maritime qui est contemporaine.
L’écrivain normand Guy de Maupassant nous livre des informations précieuses sur l’atmosphère de la ville dans Pierre et Jean.
Au cours des siècles, Le Havre s’est révélé sous différents visages, tour à tour, port militaire puis port de commerce international.
Le Havre fut le port d’attache du France, même si celui-ci est né à Saint-Nazaire, Le Havre conserve son affection pour cet illustre bâtiment.
Après 1944
Tout était à reconstruire, dès lors, Le Havre s’inscrivait dans le siècle nouveau, l’après. C’est ainsi que sur une surface de 150 hectares, ont surgi logements sociaux, bâtiments administratifs, commerces, grâce à l’architecte Auguste Perret, qui fait le pari d’une ville nouvelle, porteuse d’espoir et d’une respiration nouvelle.
Perret prend soin de respecter quelques anciens tracés et redonne à la ville, l’aspect d’anciennes places royales, ce qu’il fera en dessinant l’environnement autour de l’Hôtel de ville.
Le Havre ressemble à un gigantesque damier. Ce plan inédit, permet un alignement de façades rectilignes, une utilisation rationnelle de l’espace, l’entrée de la lumière.
L’Eglise Saint-Joseph est imaginée sur la base de l’église parisienne Sainte-Jeanne-d’Arc, elle fut conçue à la fois comme un sanctuaire dédié au culte et un monument honorant la mémoire des victimes de la Seconde Guerre mondiale. Les travaux débutèrent fin 1951 pour se terminer en décembre 1956 avec l’achèvement de la tour.
Document de l’UNESCO en PDF sur l’évolution des constructions d’Après-Guerre
L’Hôtel de Ville
Œuvre des architectes Auguste Perret et Jacques Tournant, l’hôtel de ville est inauguré en 1958. La tour de 18 étages et 90 mètres de haut ressemble à un beffroi. Le théâtre attenant est inauguré en 1967.
Témoin du passé, l’hôtel de ville retrouve presque sa place d’avant-guerre. Les bureaux administratifs reprennent aussi leurs fonctions. Cet édifice majestueux redevient le phare de la ville, vu depuis l’océan.
Le front de mer
La conception d’un front de mer date de 1945. Une trentaine d’ingénieurs et architectes se lancent le défi : réaliser un projet aux dimensions monumentales témoignant de la renaissance de la ville.
Le projet participe de la renaissance générale nationale au sortir de la guerre. Ce front de mer sera constitué de plus de 1000 logements imaginé d’un seul tenant. Il s’agit du premier groupe d’habitations imaginé sous cette forme.
Mais la dimension est aussi d’ordre psychologique, à l’entrée du port, ce front de mer rappelle la dimension internationale et « transatlantique » du Havre, de nouveau ouverte vers les grands espaces.
L’exception : La maison de l’amateur
Cette bâtisse de la fin XVIIIème siècle, construite pour un usage privé par le fontainier de la ville du nom de Thibault fut rachetée au début du siècle suivant par un armateur, d’où le surnom de la demeure.
Elle est dotée de cinq niveaux entièrement décorés en bois sculpté s’ordonnant autour d’un puit de lumière octogonal. La maison de l’armateur survécut miraculeusement aux bombardements. Les pièces reproduisent l’ambiance d’antan : écuries, chambres, salle de négoce et un cabinet de curiosité.
Le Havre, Echo de Brasilia
La refondation du Havre résonne à l’international. Loin du front de mer, plus au sud, une ville va donner la réplique. Il s’agit de Brasilia. La capitale brésilienne semble être une sœur jumelle du Havre.
Brasilia nait d’un homme que les havrais connaissent bien : Oscar Niemeyer. La construction de Brasilia, en quarante mois, est une performance technologique, au même titre que Le Havre.
Brasilia, symbole d’un Brésil moderne répond au Havre ressuscité, devenu un modèle de modernité à taille humaine, taille que la ville normande a su reconquérir.
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La rénovation continue
L’ancienne maison d’arrêt du quartier Danton, démolie en 2011, va laisser la place en 2021 à un nouvel équipement public socioculturel et sportif. Il intégrera des pôles d’animation, un plateau omnisports… Lire la suite Le Monde du 25/03/2017